JO 2012 : les femmes enfin dans la lumière?

Lors des premiers Jeux Olympiques en 1896 aucune femme n’avait eu le droit de participer. Le père fondateur des jeux, Pierre de Coubertin avait d’ailleurs dit : « Les Jeux Olympiques doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devant être, avant tout, de couronner les vainqueurs ». Un siècle plus tard, les choses ont fort heureusement évolué : les femmes ont en effet, pour la première fois, eu accès aux mêmes disciplines que les hommes dont notamment la boxe et grande nouveauté toutes les délégations présentaient au moins une femme. Les trois dernières délégations qui ne respectaient par encore les principes de la Charte Olympique : le Qatar, l’Arabie Saoudite et le Brunei ont donc enfin envoyé une femme aux Jeux Olympiques. Même si pour ces pays cela a d'avantage servi à calmer les critiques qu’à faire évoluer les mœurs. En effet, en Arabie Saoudite, par exemple, le sport est toujours interdit aux femmes.
La France elle aussi a bien avancé. A Londres, elle présentait 146 femmes pour 186 hommes soit 44% de ses sportifs. Et les filles ont ramené 15 médailles dont 4 en or soit seulement 4 médailles au total de moins que les hommes. Elles ont su, à l’image de l’équipe de basket féminine, créer un véritable engouement médiatique. A l’heure où dans certaines disciplines les hommes n’y arrivent pas, les femmes sont là pour prendre la relève.

Néanmoins, alors que sur le terrain les inégalités homme/femme commencent à s’estomper, il existe encore de fortes disparités au niveau des salaires mais aussi des statuts puisque la plupart des athlètes françaises présentent aux JO n’ont que le statut amateur. Pour exemple, les membres de l'équipe de vélo sur route féminine qui doivent assurer elles même leur revenus, ce qui peut être très difficile à concilier avec leur sport. L’exemple le plus frappant est celui de Emilie FER, médaille d’or en slalom K1 (Kayak) qui malgré sa super performance, ne vivant pas de son sport, n’est pas sure de pouvoir continuer encore longtemps la compétition faute de revenus. Malgré les titres et les médailles, il est encore très difficile pour les femmes de vivre de leur sport et de trouver des sponsors. Les femmes ont donc encore beaucoup de batailles à mener sur ce terrain pour remporter la victoire.

Quoiqu’il en soit, de plus en plus, présentes aux JO, nos athlètes françaises ont su, elles aussi, faire retentir la marseillaise en terre anglaise et nous faire vibrer pendant cette quinzaine. Alors « marqueràlaculotte » tient une dernière fois à remercier toutes ces championnes pour toute l’émotion qu’elles nous ont apportée. Encore merci à Camille Muffat (400m nage libre, OR. 200m nage libre, Argent) et ses coéquipières : Charlotte Bonnet, Ophélie-Cyrielle Etienne, Coralie Balmy Margaux Farrell et Mylène Lazare (4x200m, Bronze) ainsi qu’à Emilie Fer (Slalom K1, OR), Lucie Décosse (Judo -70Kg, OR ), Julie Bresset (Cross-country, OR), l’équipe féminine de basket (Argent), Céline Goberville (Pistolet 10m, Argent), Anne-Caroline Graffe (Taekwondo +67Kg, Argent), Priscilla Gneto (Judo -52Kg, Bronze), Automne Pavia (Judo -57Kg, Bronze), Gévrise Emane (Judo -63Kg, Bronze), Audrey Tcheumeo (Judo +78Kg, Bronze), Marlène Harnois (Taekwondo -57Kg, Bronze) et Delphine Réau-Racinet (Fosse olympique, Bronze).